C’est lorsque j’ai vu ce premier lavoir, sous un ciel gris et froid d’hiver, que l’idée s’est imposée, à la fois redoutable et évidente. Tout à la fois l’utilisation et l’hommage rendu à ce qui fut à l’origine, pour ma mère Élisabeth Bing, de sa vocation d’écriture et des ateliers d’écriture qu’elle créa en France en 1969, et pour moi l’occasion tout à la fois de m’approprier ce récit dans les lieux mêmes du lavoir, comme une renaissance, un possible avenir, une utilisation dans un tout autre contexte et pour d’autres résonnances, celles où l’art rejoint l’écrit par un subtil tressage des lieux, des choses et des textes.

Il s’agit  donc tout à la fois d’une appropriation, une territorialisation de ce récit, que l’on trouvera en annexe, et, prenant la mesure du temps, d’une relance vers les possibles écritures, par le biais de propositions accessibles sur le site, et d’une publication passant par le réceptacle d’une urne à texte et pouvant par la suite être publiés sur Internet avec les photographies du lieu.

Au delà de cet aspect le travail commun avec Sophie Bloch trouve là une continuation explicite, tressage et traces, la tresse se faisant ici du cordage orange que nous utiliserons pour tendre des draps et toiles au dessus de l’eau, mais aussi des tresses et des chiffons autour de certaines poutres, venant fixer les traces d’écritures, par les textes affichés, et par les textes qui, tout au long de la présentation, pourront s’écrire.

 

Ma mère, enfant, fit une rédaction où était évoquée « une certaine odeur de lessive » qui fut sévèrement corrigée. La valeur de sensualité des mots qu’elle écrivait alors ayant été censurée, elle orienta son destin de femme vers l’écriture.

Mon propre destin est également celui de l’écriture et des ateliers, mais aussi celui de l’art sous toutes les formes possibles.

 

Lire l'article sur cette confrontation de deux textes.

LAVOIR / ONDINE

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